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djinn's world
4 juillet 2005

tout mou

Tous les plats qui sortent des fourneaux de Normand Piché sont mous à souhait. Mais personne ne s’en plaint. Bien au contraire. Les convives de ce chef canadien ont plus de 80 ans – et un appareil digestif fragile. L’hôpital Sainte-Anne, dans l’ouest de l’île de Montréal, est devenu le temple du “manger mou”. A coups de moulinette et d’agents texturants, le chef concocte du veau haché moulé en côtelettes, de la purée de brocolis et de carottes épousant la forme des légumes d’origine, des fraises et des tranches de pêche reconstituées. Il recrée aussi des hot-dogs, des hamburgers. Une révolution pour les pensionnaires de l’institution, longtemps nourris à la slush, la purée donnée aux patients ayant des difficultés à s’alimenter. Derrière les prouesses gastronomiques du manger mou, il y a aussi une diététicienne, Thérèse Dufresne. “Quand tes patients meurent littéralement de faim parce qu’ils ne peuvent plus s’alimenter, c’est un constat d’échec”, explique-t-elle au Devoir. Aujourd’hui, si les pensionnaires pleurent, c’est de gratitude. “Les petits vieux ne peuvent plus manger de salade, parce que ça leur colle au plafond.” Un petit flan de laitue, ça redonne goût à la vie.
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